samedi 18 avril 2009

Des méfaits de l'internet.

J'ai pris conscience, sans doute un peu tard, que je passais bien trop de temps à "communiquer" via MSN et autres sites de dialogue. Nombre des personnes à qui je parle par ce biais semblent considérer que l'on reste proches parce qu'on échange quelques mots de temps en temps. L'internet est une des pires façons de communiquer, à mon avis : il donne l'illusion que l'on reste en contact, ou que l'on noue un nouveau contact. Une amitié se résume-t-elle aux dernières nouvelles échangées sur un écran ? Je ne vois plus à MSN, et aux autres sites de dialogue, que l'utilité d'échanger des données, images, vidéos, liens vers des sites et surtout pas celle d'alimenter un monde virtuel. C'est pour cela que je supprime progressivement de mes contacts les personnes qui me parlent régulièrement - peut-être - mais que je ne vois plus dans la "vraie vie", ainsi que plusieurs de mes comptes de sites de dialogue. Je passerai pour un "has-been" en disant cela, mais il y a encore dix ans, cette "pollution virtuelle" n'encombrait pas nos vies, et j'avais une vie sociale plus riche. La conséquence de cette expérience de "dévirtualisation" est que, depuis quelques semaines, je ne vois quasiment plus personne : seul le "noyau dur de mes amis" me reste fidèle dans la réalité, et c'est sans doute mieux ainsi.

mercredi 15 avril 2009

La multiplication des pins.


C'est en avril que les pins (Pinus halepensis) commencent leur floraison, d'abord près du littoral, les adrets puis le reste du sud de la France.

Ouverture des cônes mâles.

Les fleurs du pin sont de deux sortes, les fleurs mâles et les femelles.

Les fleurs mâles ou cônes mâles, oranges, sont très nombreuses et portées sur de nombreux rameaux. Ils déversent dans les airs une quantité énorme de pollen qui arrive loin des forêts pouvant provoquer des allergies dans les villes.

Après avoir libéré leur pollen, les cônes mâles tombent et on les retrouve, longtemps après, aux pieds des arbres dans la litière.

Réception du pollen par les fleurs femelles.
La grande quantité de pollen assure le succès de sa rencontre avec les cônes femelles situés à l'extrémité des rameaux de l'année. Chez les pins, contrairement aux plantes à fleurs, le fruit se développe avec ou sans fécondation, le nombre de graines que contient la pomme de pin dépend par contre du succès de la pollinisation.

Entre deux vaisselles...

Certaines éponges ont une reproduction sexuée, c'est le cas de l'éponge Agelas dispar.

Les éponges ou spongiaires sont considérés comme les plus simples des animaux pluricellulaires (métazoaires). Bien que certaines éponges soient hermaphrodites, d'autres sont des individus de sexes séparés et sont ovipares comme Agelas dispar.


Photo Alain Goy

Chez Agelas dispar, nous trouverons donc des éponges de sexe mâle et d'autres de sexe femelle.

Les éponges ne peuvent pas se déplacer. Afin de palier cette difficulté, elles ont développé un mode de reproduction original.


A un signal donné, les éponges femelles émettent des ovocytes par leurs oscules. Ces ovocytes émis en grappe restent accrochés à l'éponge femelle par un mucus et forment un voile qui ondule au gré du courant.

Photo Alain Goyeau

Puis ça va être autour des éponges mâles de libérer les spermatozoïdes en pleine eau, formant un nuage très dense qui est emporté par le courant.

Ainsi, la fécondation des ovocytes donne naissance à une larve cillée qui nagera quelques heures avant de se fixer et de se métamorphoser.

mardi 14 avril 2009

Pensées mises en tropes.

Alceste

Non : elle est générale, et je hais tous les hommes :
Les uns, parce qu'ils sont méchants et malfaisants,
Et les autres, pour être aux méchants complaisants,
Et n'avoir pas pour eux ces haines vigoureuses
Que doit donner le vice aux âmes vertueuses.
De cette complaisance on voit l'injuste excès
Pour le franc scélérat avec qui j'ai procès :
Au travers de son masque on voit à plein le traître ;
Partout il est connu pour tout ce qu'il peut être ;
Et ses roulements d'yeux et son ton radouci
N'imposent qu'à des gens qui ne sont point d'ici.
On sait que ce pied plat, digne qu'on le confonde,
Par de sales emplois s'est poussé dans le monde,
Et que par eux son sort de splendeur revêtu
Fait gronder le mérite et rougir la vertu.
Quelques titres honteux qu'en tous lieux on lui donne,
Son misérable honneur ne voit pour lui personne ;
Nommez-le fourbe, infâme, et scélérat maudit,
Tout le monde en convient, et nul n'y contredit.
Cependant sa grimace est partout bienvenue :
On l'accueille, on lui rit, partout il s'insinue ;
Et s'il est, par la brigue, un rang à disputer,
Sur le plus honnête homme on le voit l'emporter.
Têtebleu ! ce me sont de mortelles blessures,
De voir qu'avec le vice on garde des mesures ;
Et parfois il me prend des mouvements soudains
De fuir dans un désert l'approche des humains.

Philinte

Mon Dieu, des moeurs du temps mettons-nous, moins en peine,
Et faisons un peu grâce à la nature humaine ;
Ne l'examinons point dans la grande rigueur,
Et voyons ses défauts avec quelque douceur.
Il faut, parmi le monde, une vertu traitable ;
A force de sagesse, on peut être blâmable ;
La parfaite raison fuit toute extrémité,
Et veut que l'on soit sage avec sobriété.
Cette grande roideur des vertus des vieux âges
Heurte trop notre siècle et les communs usages ;
Elle veut aux mortels trop de perfection :
Il faut fléchir au temps sans obstination ;
Et c'est une folie à nulle autre seconde
De vouloir se mêler de corriger le monde.
J'observe, comme vous, cent choses tous les jours,
Qui pourroient mieux aller, prenant un autre cours ;
Mais quoi qu'à chaque pas je puisse voir paroître,
En courroux, comme vous, on ne me voit point être ;
Je prends tout doucement les hommes comme ils sont,
J'accoutume mon âme à souffrir ce qu'ils font ;
Et je crois qu'à la cour, de même qu'à la ville,
Mon flegme est philosophe autant que votre bile.


Molière : Le Misanthrope, I,1.