lundi 29 juin 2009

Eternels impunis.

Ce qui m'insupporte au plus haut point, entre autres, est l'idée que la société puisse protéger l'injustice. Je vis à Paris depuis six ans, et depuis les premières heures où je suis entré dans mon immeuble, une même famille pourrit la vie de tous les résidents quotidiennement, sans que jamais aucune mesure ne soit prise contre elle. Pour ne citer que cela, nous subissons ses hurlements en continu, ses odeurs de cuisine persistantes à des heures incongrues, ses cris de cour à fenêtre, ses tapis accrochés partout aux rampes d'escalier ou aux fenêtres, ses cartons de détritus dans la cage d'escalier, ses crachats sur les murs, les interrupteurs, la rampe d'escalier, ses graffitis, les individus douteux qu'elle fait entrer dans l'immeuble... et j'en passe. Encore à l'instant, je viens de surprendre un des enfants (9 ans !) donnant de grands coups de pieds dans la porte de l'immeuble pour l'ouvrir, et le sale môme, se sachant impuni quoi que je puisse dire, me regarde en riant quand je lui dis qu'il est de la "petite racaille". Pourtant, j'ai agi, et j'ai entraîné avec moi les gens qui souffraient de tout cela : mais rien n'y a jamais fait : ni la Police, ni le Syndic, ni la gérante ne sont jamais intervenus contre ces gens, malgré les nombreuses plaintes. A croire deux choses : soit tous les gens qui ont le pouvoir de régler les problèmes n'ont rien à faire de la détresse des gens honnêtes, soit le système en arrive à protéger les gens malhonnêtes et ce sont des personnes comme moi qui se trouvent obligées de partir.

dimanche 28 juin 2009

Une fête de la musique un 27 juin ?

J'ai assisté en partie à la Marche des Fiertés ce samedi et, comme les années précédentes, cela ressemble davantage à une fête qu'à un cortège de revendications politiques. Je n'ai pas réussi à cerner le thème de cette année (quarantième anniversaire ?) sur les chars. Quelques-uns d'entre eux portaient un message politique, mais ils restent rares et sont noyés sous les décibels et les bannières publicitaires. Il serait temps de reconsidérer ce mouvement, non plus comme une occasion de faire la fête (ce que c'est pour la plupart des participants), mais comme celle d'afficher des revendications claires, de façon percutante. A voir ce cortège, je me suis demandé si l'on considérait encore que nous sommes une population discriminée et persécutée, et pas seulement dans le lointain Nigeria. Il ne se passe pas une semaine sans que j'entende, dans mon entourage proche, une remarque ou une insulte homophobe. Alors, certes, c'est joli ce défilé d'arcs-en-ciel de couleurs, mais l'harmonie universelle me semble encore très loin d'être atteinte : sans doute devrait-on moins s'y amuser, et davantage militer.