mercredi 25 mai 2011

Sous-préfecture en-dessous de tout...

J'ai eu le plaisir de me frotter une nouvelle fois à l'administration d'Etat dans toute sa splendeur. Je devais demander, par procuration, une carte grise, chose assez ordinaire, s'il en est.

Episode I : Vendredi, premier jour, je me rends à la sous-préfecture de Sarcelles. Serveur informatique en panne, une employée à l'accueil, après à peine dix minutes d'attente, regarde les pièces de mon dossier, qui est complet. Elle valide, garde les pièces et m'affirme que le bénéficiaire recevra la carte grise le mercredi suivant. Le jour arrive, grosse enveloppe dans la boîte, je me dis : "Chouette, ça a été rapide". Sauf que, idée saugrenue, j'ouvre l'enveloppe... Le dossier complet m'est retourné, avec un papier :"Manque l'attestation récente de contrôle technique". Je ne comprends pas, j'avais présenté ledit papier à l'employée qui m'avait affirmé qu'il n'y en avait pas besoin.

Episode II : Vendredi, deuxième jour, une semaine plus tard. Je retourne à la sous-préfecture. J'arrive : bonheur, personne au guichet, la salle d'attente est archi-pleine de monde ; je prends un ticket de manège, quatre-vingt dix personnes avant moi, on se croirait chez Disney. Neuf guichets, deux ouverts... Un panneau affiche une attente d'environ deux heures. Je prends mon mal en patience et commence à corriger des copies. Une heure passe, puis une autre. Plus que quarante personnes. J'appelle mon administration pour faire déplacer une heure (hé oui, je bossais juste après), histoire de ne pas avoir attendu autant en vain. Une heure passe, toujours trente personnes avant moi ! Trois heures et je ne suis pas passé, j'abandonne, je suis attendu. Je donne mon ticket à un couple de petits vieux, très contents de gagner deux heures.

Episode III : Mercredi, troisième jour. Je connais tellement bien le chemin de la sous-préfecture que je dors en marchant. Un coup d'oeil sur la salle d'attente : a priori, peu de monde. Le ticket m'indique une quarantaine de personnes avant moi. J'attends trois quarts d'heure et on m'appelle : "427 !" Chiffre dorénavant mystique. L'employée, mi-humaine mi-robot, observe mon dossier, je lui explique que je viens pour la troisième fois, qu'on a refusé la première fois le papier du contrôle technique... Et alors, ô enchantement : "Je ne sais pas pourquoi on vous a renvoyé le dossier, la vignette du contrôle technique est bien collée sur l'ancienne carte grise". Je le lui ai fait répéter, juste pour le plaisir.

lundi 9 mai 2011

De l'art de plumer les gogos.

Samedi soir, petit verre entre amis dans le centre, un bar que ne nommerai pas (commence par un CA- et finit par -CTUS). Serveuse plus ou moins agacée de notre nombre et de notre tendance à rester un peu trop longtemps (moins d'une heure, c'est vrai, c'est intolérable). Vient le moment de l'addition. Je demande à la gentille serveuse de nous apporter l'addition. Elle revient et annonce un chiffre oralement : "42 euros". L'un lui règle directement son verre, sachant combien il coûte. Les autres commencent un sketch bien connu : chacun met ce qu'il doit, et parfois un peu plus. Sauf que le montant ne suffit pas pour combler la charmante serveuse, qui revient, hargneuse, deux ou trois fois à la charge, "Bon alors, vous avez réussi ?" Nous finissons, devant ses insistants assauts et ne tombant pas d'accord, par demander l'addition papier, comme je l'avais fait au départ. Elle souffle, retourne à son comptoir, revient avec une note griffonnée à la main. Détail des verres, prix en face, et total. Les verres correspondent, les montants sont ceux sur la carte, mais, et je l'avais deviné, le total est surévalué de plus de sept euros. Je me lève, d'autant plus agacé qu'elle nous a pris pour des imbéciles en demandant si on allait finir par arriver à compter, et lui indique que le total n'est pas juste. Re-soufflage, elle va voir son barman en affirmant : "J'ai dû oublier de noter quelque chose". Les minutes passent, elle calcule toujours, l'un de nous va la voir, et basta. Elle ne revient certainement pas pour s'excuser de l'erreur et du temps qu'elle nous a fait perdre. Qu'on me croie ou pas, ce genre de pratique est très courant dans les grandes villes, et notamment à Paris où je l'ai constatée plusieurs fois. Les serveurs profitent du grand nombre de clients, heure de pointe, ambiance détendue (donc les clients n'ont pas envie de faire un scandale) pour se tailler un pourboire dans la confiance du client.